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Poème de douleur et souffrance

 

Poème de Niyonizigiye Célestin

Quand on est hors de soi

Quand on est hors de soi on est autre que soi :
La vue se brouille et l’on suit ce qu’on aperçoit,
On voit l’échelle des valeurs se renverser,
Et la bonne conscience ne peut plus percer
La solide coquille dont son moi s’entoure ;
Dès lors, l’esprit du monstre enragé nous parcourt,
Le bon Dieu créateur se tient en pur spectateur ;
Le guide social s’isole en observateur.
Nos obsessions sont au volant du véhicule
Qu’on est, aussi cogne-t-on le bien qui recule.
Vite ! On se gare en marge de soi, loin d’autrui,
Vivant à l’insu de l’humain qui se détruit.
Au moindre murmure d’un insecte qui vole,
L’armée s’alerte pour un coup aussi frivole !
Le cœur en tourbillon rend le ventre replet.
Du nez se dégage la fumée des pamphlets,
Au moment où l’oreille altérée de rumeurs
Eperonne* le pied de désagréable humeur.

Quand on est hors de soi on est autre que soi.
On est n’importe comment et n’importe quoi !
Se mirant dans l’océan des personnalités,
On ressent le dégoût de son identité ;
Dans la société où l’on était prioritaire,
On va survivre en parasite nécessaire :
On ronge, on suce ou l’on trait les siens au besoin,
Repus, l’on forge des prétextes avec soin.

Quand l’homme sort de soi, il ignore son sort.
Au comble ! défiant la mort dans le corps à corps,
Il s’immerge dans l’abîme hallucinatoire,
A l’écart de l’idéal et de l’obligatoire.
Lorsqu’on prend congé pour explorer son dehors.
On est dans l’impasse de se revoir encore,
Mais pour peu que la grâce de rentrer s’octroie,
On est accueilli à bras ouverts par la loi ;
Faisant terreur à l’enfer et ceux qui y sont,
Les anges enchantés chantent à l’unisson,
Jubilant le salut d’un naufragé du diable
Qui retrouve en fin de compte une vie enviable.


jocelestin2001@yahoo.com

 

 

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