 |
Nouvelle-5007 |
|
|
|
|
|
Nouvelle-5007 |
|
|
|
Écrits de nouvelle de Julien Froidefond, France
En vain, en vingt Au fond de la nuit, une guitare fait résonner un air enflammé de flamenco. Elle s’approche doucement de son visage, elle était d’une beauté insolente. Ses yeux noirs avaient une profondeur qui semblait inhumaine. Elle le fixa, s’éloigna peu à peu tandis que sa robe rouge flottait dans les airs. Lorsque ses longs cheveux noirs recommençaient à disparaître au fond des ténèbres, il se leva. Ses idées n’étaient pas claires, il aurait juré sortir d’un rêve. La douce musique si fière s’éloigna elle aussi, lentement, puis se fut le silence total. Il était là, au milieu d’une pièce noire avec pour seule compagnie une chaise. Il n’arrivait pas à distinguer de mur, mais juste un plafond où descendait un fil tenant en son bout une ampoule. Il fixa la chaise. Plus il la regardait, moins il comprenait. Il lui semblait que les barreaux bougeaient. Il essaya de détourner son attention mais il en fut incapable. Paralysé entre l’incompréhension et la peur, il ne bougea plus du tout.Les barreaux commençaient à sortir de leurs gonds et une fois à terre s’immobilisèrent, mais pour un temps très limité. Le premier barreau se changea en une hache, le second en corde puis le dernier en balance. Le rêve continuait … Il contempla ces objets inertes longuement.
« Pourquoi ? Pourquoi ces objets, pourquoi cette scène, pourquoi ce rêve est-il si réel ? Et si ce n’était pas un rêve ? Ne dit-on pas que l’on ne peut parler de rêve en rêve ? »
Il médita longuement puis vint à centrer ses réflexions sur son interprétations des évènements. « Qu’est-ce que ces objets peuvent-ils réellement signifier ? » Il prit la balance dans ses mains et enfin comprit. « Ceci est une épreuve ; mon épreuve. La balance sera le jugement. Mon jugement. Mérites-tu vraiment de vivre ? La corde sera mon bourreau et la hache mon pardon libérateur. » Il monta sur la chaise, se munit de la hache dans sa main gauche, noua la corde au crochet de la lampe. Il réfléchit encore puis ne vit que cette solution pour enfin comprendre toutes ces choses qui lui échappaient tant. Il sauta.
Tout d’un coup, il entendit un cri dans la nuit profonde. « _ Il a remis ça, vite !!! » Lorsqu’il ouvrit les yeux, il vit la porte en face de lui s’ouvrir, des hommes en blanc s’affoler autour de lui. La corde était devenu un drap, la chaise avait recouvert tous ses barreaux et sa hache n’était plus qu’une cuillère. Il pleura en comprenant que cette pièce était capitonnée. Ils le décrochèrent dire des choses qu’il ne comprenait pas, puis partirent. Il se rassit sur la chaise, puis … Au fond de la nuit, une guitare fait résonner un air enflammé de flamenco.
« _ Qu’est-ce qu’il lui est arrivé au patient 15 ? _ C’était un bonhomme normal puis un jour, sa famille s’est rendue compte qu’il faisait la même chose à des intervalles réguliers. Le doc a dit « Trouble psychologique menant à un dérèglement de la perception temporelle ». En clair, il revit toutes les 20 minutes. _ Je l’envie. »
|
|
Mise à jour ; 12 mars 2005 Copyright © 2004, Les éditions Mélonic |