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Poème de Alain L'huissier
Ca pousse tout seul
L’eau monte et mes paroles
Sont diluées sur la page
Taches de peur dans le silence
Bleues et pales
Larmes traînant mon cœur
Dans le caniveau habituel
Quarante-deux marches d’escalier
Disparaissent sous l’écume
L’inexorable compte à rebours
Gémit son tic-tac injuste
Boucle idiote des incompréhensions
Je souffre et tu le vois
Mais tu penses que je t’en veux
Alors tu me rejettes
Et le fossé se creuse
Un soleil flashe inutilement
Mes gestes pendant l’effort
Photo que nul n’attendait
Figeant en fibres molles
Des traces de vie
Oubliées de tous
C’est l’été froid après une fête
Trop courte
Au goût encore frais
Deux marches plus bas
Une marche même
La vie semble l’emporter
Sur les vagues froides
Mais il faut plonger plus loin
Se débattre dans les rouleaux
Ma tête heurte le marbre
Si transparent et lumineux
Que j’évite de le fêler
En revêtant des habits de silence
the.hexa.man@gmail.com
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