Poème d'amour de Célédonio Villar Garcia

 

 

Hier, aujourd'hui, demain

 

Voici sur un lopin de terre
Une tête qui ne dit mot
Puisque les mots font une paire
Sur un monticule de maux.

Comme une bougie dans un crâne
Dépouillé de son contenu
Roulant le long d'un filigrane
Sa lourde cire de bossu

Je me consume sous le porche
Avec un Hardy ténébreux.
Contre le Laurel d'une torche
Je me protège à contre-feu.

Derrière moi un humoriste,
Devant ses blagues à mi-voix
Oui, celles qui te rendent triste,
Méchante et cruelle parfois.

Qui dévêt le lit des rois Georges ?
Un larron ? Serait-ce qu'un temps !
Dans le grand tumulte des forges,
Le souffle de tes vingt-quatre ans.

Je sais ce que l'on veut me dire :
Les chuchotements à deux pas
D'un mal qui me pousse à maudire
Ce qui ne me regarde pas.

La faim des hommes, même brève,
Dans la cabane d'Edouard
Où les cornets de frites crèvent
Les ballons rouges de l'espoir.

Rouge d'amour comme ta jupe
Et ton corsage et ton gilet
Comme une tendresse de dupe
Te mordrait de ses dents de lait.

Fasse le ciel te rende forte.
Fasse que cet homme laissé
Pour coup comptant devant la porte
S'en aille avant de te blesser.

Puissent les ragots de bécasse
Se taire. Mais s'ils t'attaquaient...
Rester au bord de ma carcasse
Presqu'éternellement à quai.

Bois mon rhum et de ton achille
Démembre-le. De ton Kun-fu
Achève l'homme dans l'asile...
Que meure son amour de fou !

Que tu puisses de douces feintes
Le quitter, chut ! La main tenant
La rambarde d'amours défuntes...
Hier... Aujourd'hui... Maintenant...

c.villar@aliceadsl.fr