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Poème de Pascal S.
Le dé noir
Je laissai tomber le dé noir sur la nappe
il me laissa le message d'une cartomancienne
avec ce chiffre énigmatique qui m'échappe
ébloui par ce soleil échappé des persiennes.
un silence profond était tombé dans le salon
on pouvait entendre voler une mouche noire
son bruit strident brisait l'atmosphère d'oraison
elle jouait sur la vitre, son bleu perchoir.
une vague de lumière m'emportait vers des pays
loin de ce monde, entre ces quatre murs blanchis
de lointains archipels se dessinaient dans mes pensées
comme des caraïbes miniatures avec leurs palmiers.
ce fut quelquefois la vague d'une bêtise humaine
qui venait s'échouer contre les murs peints
surgie de ma mémoire comme venue d'un lointain
où l'abstrait sans fondement avait sombre haleine.
je regardais la table blanche entourée des chaises
et, à l'arrière plan la vitre habillée de bleu et de blanc
que le soleil du dehors chauffait comme la braise
avec son jour criard pareil à un grand feu.
je partais plus loin que la pièce, déjà emporté
par cette vague géante habillée d'absurdités
croyant voire surgir de splendides révélations
dans une ambiance entre ombres et sublimations.
j'échouais parfois sur des champs de soleils
ou des mers bleu vert couvertes d'étoiles flottantes
nageant entre des des lumières et des nuits décevantes
dans l'univers contrasté de mondes artificiels.
le dé noir indiquait un étrange présage
dont le feu tombait tel la lumière des falots
allumés sur le ciel du plafond et leur sillage
indiquait le lieu hautain où flamboyait le beau.
je me retrouvais seul devant l'énigmatique dé
qui me donnait un étrange et déroutant message
à travers lequel j'entrevoyais l'indélébile image
d'une vague lumineuse et d'un hâle d'obscurité.
je marche souvent entre de belles vérités
et des réalités entachés de mensonges
entre des messages de lumière surgis d'un songe
qui sort de la nuit noire avec son mystère révélé.
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