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Poème de Niyonizigiye Célestin
A mon père adoptif, Mr Le
Canada
D’emblée, il est plus facile de recevoir
Que de donner. C’est très aisé à concevoir ;
On préfère bien être glorifié des autres
Que de les louer ou de les reconnaître maîtres.
Charnels qu’on est on s’acharne plus à la vie
Qu’à la mort. Et l’on dit : « Nous resterons ravis
Sur Terre. L’enfer ? Oublions ! Vive le présent !
La courtoisie ? C’est bien de l’astuce des truands !
Après cette chair pas un autre compte à rendre ;
Quant au bon Samaritain, il n’a qu’à comprendre ;
Le service rendu était de ses devoirs;
Comme notre soumis il ne doit rien avoir. »
Non ! Jamais je ne serai de ceux qui oublient
Le cuisinier après le repas. Maudit pli !
Que le Ciel pardonne leur sale ingratitude.
Mains jointes, comme il en est de mes habitudes,
Me voici plié devant cette âme bienfaisante,
Reconnaissant de tout coeur ses actions plaisantes.
Ainsi que tes propres enfants, tu me nourris
Et me loges, à mes caprices tu souris,
Pleurnichant tu te hâtes de me consoler,
Morveux ou bavant tu ne veux pas m’isoler.
Plutôt tes jolies mains me servent de bavette
Et de ta cravate tu me fais la serviette.
Dans mes sombres sentiers tes mages sont lumières.
Dans le désert d’idéal tes sages sont rivières.
Ton œil de lynx est prêt à saisir mes délits
Et tes douces mains, d’un cœur tendre me châtient.
Avec ta propre progéniture chérie,
Je partage toujours le sein sans moqueries.
Avec ta famille noyau, j’ai hérité
De ton patrimoine pourtant non mérité.
Ta raison prime; ce que tu n’as pas offert
N’est pas. Je n’ai pas à faire le bras de fer.
Tels les mécréants, moi je n’oserai dire
« Ton oncle n’est pas ton père. » C’est à bannir.
Etranger ? Vraiment je ne le sens plus chez toi
D’autant que mon confort pétille sur le toit
Quand ton coeur brodé sur les piliers de mon âme
Scintille d’affection et de joie haut de gamme.
Bouquet aux fleurs multicolores et mystiques !
Dans tout l’univers tu es sans égal, unique !
Mon esprit brûle de te couvrir des médailles
Pour ta compassion. Cher père ! Sur toi j’ai l’œil !
C’est sûr que t’enguirlander n’est pas compensé.
T’offrir ma vie ? Tu la perdras. C’est mal pensé ;
Elle est corruptible, fragile et éphémère;
Mon génial choix est un cadeau pas temporaire :
Sois gardé toujours dans les ailes du Créateur;
Ta vie, ton bouclier et fidèle protecteur.
Jocelestin2001@yahoo.com
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